1 - Pour bien ressentir les effets du massage, il faut être en état de réceptivité, accepter de se laisser aller et de s'abandonner entre les mains de l'autre.

      Il ne faut pas croire toutefois que cette passivité signifie absence de toute activité. Si la personne massée s'abandonne ainsi entre les mains d'un autre, son corps est le siège immédiat de multiples réactions métaboliques : muscles, tendons, peu vont se détendre sous le contact et permettre aux doigts de pénétrer plus facilement ou, au contraire, résister et faire comprendre "d'y aller doucement".
    Celui qui masse s'adapte et s'ajuste instinctivement à toutes ces micro-réactions.

2 - Toucher, c'est vital

      Dès que les mains se posent sur la personne et commencent les premières manoeuvres, celle-ci se calme et son visage, sa respiration commencent à changer. Est-il possible que le massage fasse du bien simplement parce que l'on se sent touché ?

    Nous savons tous d'expérience que les stimulations cutanées, caresses, soins divers du corps, contacts avec l'autre, etc..., sont finalement un besoin dont il est difficile de se passer et que nous recherchons d'une manière ou d'une autre toute notre vie. Besoin biologique indispensable autant, semble-t-il, que se nourrir, se vêtir et dormir.

3 - Les interdits de  l'éducation

    Malgré ce besoin vital et équilibrant chez l'homme, le toucher, parmi tous les sens, apparaît comme le plus réprimé, du moins dans notre société occidentale. On s'excuse à table en allongeant le bras pour saisir la salière, autant qu'en frôlant un voisin dans l'escalier ; on s'excuse rarement, en revanche, de jeter un regard désagréable sur quelqu'un, d'importuner de son parfum ou de couper la parole à tout instant.
    Les femmes s'entraident parfois à se vêtir, à se maquiller, à se coiffer mais, en dehors de quelques moments "privilégiés", les corps passent leur temps à l'éviter.

Toute l'éducation est basée sur le rejet du contact physique et quand l'école imposait, avant d'entrer en classe, de prendre ses distances pour "être dans le rang", cette contrainte était bien le signe de l'interdit qui frappe les corps.

Quelque chose a-t-il fondamentalement changé ?

      Toute cette retenue du toucher bloque d'une manière chronique nos gestes vers les autres. Nous nous retenons et cela se manifeste physiquement, musculairement, sous forme de mini-contractures qui "s'empilent" et finissent par rigidifier complètement notre comportement.


4 - Le droit à la caresse

La pluie qui fouette le visage, le vent qui caresse nos cheveux sont autant de plaisirs du "toucher". Quand nous nous balançons dans un fauteuil, ne ressentons-nous pas le plaisir que procure le frottement de nos vêtements sur notre peau ?

    Il ne manque pas d'exemples de contacts générateurs de bien-être : ceux du coiffeur, de la manucure, de l'esthéticienne sont assez quotidiens et connus de tous ; dans les métiers de l'habillement aussi s'établissent des contacts du toucher.


5 - Les effets du massage

  a) Le mieux-être
      Si le massage est avant tout toucher, il n'est pas que cela. Il a des effets directs sur la physiologie, l'équilibre énergétique et le psychisme de la personne.
      Depuis plusieurs milliers d'années sans doute, et partout sur la terre, les hommes utilisent les vertus du massage et les utilisaient bien avant d'avoir découvert l'adrénaline. Et ce que chacun sait du massage, c'est pour l'avoir constaté. La biologie, la biochimie et toutes les sciences médicales n'ont en rien fait évoluer la technique du massage. Elles permettent en revanche, de mieux comprendre ses effets et le pouvoir réel de nos mains.

b) Effets physiologiques
      Les millions de récepteurs sensitifs situés sur la peau stimulés réagissent à un effleurement, une douce friction apportant une action sédative et calmante.

      Le massage a une action directement locale, là où se fait le contact, mais elle s'étend bien au-delà par l'intermédiaire des systèmes circulatoires et nerveux.