Du banal mal de tête à la migraine qui nous cloue au lit, toutes les variantes sont possibles. Des conseils de spécialistes pour en finir avec ces douleurs qui nous gâchent la vie.
   
      "Plus grosse est la tête, plus grosse est la migraine", disait un 

  proverbe.
Elle fut en effet longtemps considérée comme une maladie touchant   
esentiellement les "intellectuels".
Nous savons aujourd'hui qu'il n'en est rien. Cette affection qui gâche la vie de 6 millions d'entre nous, se rencontre dans tous les milieux et toutes les professions. Les crises les plus fréquentes concernent les 30-40 ans et les femmes sont quatre fois plus touchées que les hommes.

1 -  Le mal de tête épisodique :
                Fièvre, sinusite, rhume, grippe... de nombreuses affections s'accompagnent de maux de tête. Le contexte et le siège de la douleur ne laissent aucun doute sur son origine et sur son caractère bénin. Seuls des vomissements "en jet" doivent alerter. Une grande fatigue ou une journée de travail stressante peuvent aussi provoquer unmal de tête sans lendemain. Devant une douleuren barre au niveau du front, qui apparaît en fin de journée, consulter un ophtalmologiste pour rechercher un trouble visuel mal corrigé. Faire contrôler sa tension en cas de douleur matinale. L'hypoglycémie peut favoriser également les maux de tête.

• S'installer au calme et prendre un médicament anti-douleur (aspirine ou paracétamol).


• Pour l'aspirine, préférer les formes solubles : 500 mg lors de la 1ère prise, à renouveler deux heures plus tard.


• Choisir plutôt le paracétamol si l'estomac est fragile (antécédents d'ulcère)


• Si la douleur est tenace, il est possible de prendre de l'aspirine et du paracétamol une heure plus tard.

Il faut toujours faire des examens médicaux quand on a mal à la tête.
Faux. La plupart des maux de tête sont banals et ne nécessitent pas d'examens particuliers. Le diagnostic de migraine est facile à poser dès lors que le médecin interroge son patient.

Un rapport sexuel peut déclencher un migraine.
Vrai. Ce mal de tête, variante de celui qui peut être déclenché lors d'un effort physique, apparaît plutôt chez les hommes à partir de 40 ans. Il est bénin et n'a rien à voir avec un accident cérébral.

Une grande tension nerveuse peut être responsable de ce type de douleur.
Vrai. Moins violentes que des migraines, les céphalées de tension sont la plupart du temps présentes du matin au soir.
Les antalgiques atténuent la douleur, mais la relaxation et le soutien psychologique apportent une solution plus durable.

Les migraines post-traumatiques s'atténuent avec le temps.
Vrai. Après un traumatisme crânien, les maux de tête ne sont pas rares. Diffuses, parfois accompagnées de vertige et d'anxiété, ces douleurs s'atténuent généralement avec le temps. Une aide psychologique peut être nécessaire après l'accident pour retrouver confiance en soi.



2 -  Les migraines digestives :
            Combien accusent leur foie ou leur vésicule alors qu'ils souffrent d'une vraie migraine, accompagnée, comme c'est très souvent le cas, d'une réaction digestive ?
                Les migraineux ne présentent aucune anomalie hépatique et l'ablation de la vésicule ne fait pas disparaître les maux de tête. En revanche, une tête lourde et douloureuse au réveil, après une soirée bien arrosée ou des excès alimentaires, est bien due à un embarras digestif. C'est la classique "gueule de bois".

• S'il s'agit d'une migraine, il faut la traiter en tant que telle, c'est-à-dire par des antimigraineux (ergotamine avec caféine, antalgiques). Penser aux produits associant un antidouleur et un antinauséeux. Si les vomissements sont importants, il faut savoir que ces médicaments existent en spray nasal, en suppositoires et sous forme injectable.

• Une cure thermale (Vichy, Vittel) peut avoir une action bénéfique sur les migraines à composante digestive.


• S'il s'agit d'un embarras gastrique, l'aspirine suffit. Il ne faut pas multiplier les prises car aspirine + alcool attaquent l'estomac. Un produit facilitant la digestion tel le citrate de bétaïne ou calmant les nausées sera préférable. L'homéopathie peut soulager également : Nux vomica (5 granules, à renouveler plusieurs fois).

• Se mettre à la diète, boire beaucoup d'eau alcaline (Vichy), du bouillon de légumes ou des infusions.


• La migraine doit se traiter dès les premiers symptômes. Diète et repos aideront à surmonter la crise.

Certains aliments, même en petite quantité, peuvent déclencher des maux de tête.  Intolérence alimen-taire ou véritable allergie, le mécanisme de ces douleurs n'est pas clair. Deux substances semblent jouer un rôle particulier : un acide aminé, la tyramine, et un additif alimentaire, le glutamate,

très utilisé dans la cuisine chinoise.         
Les aliments le plus souvent accusés sont les oeufs, le chocolat, le vin blanc, les fromages à moisissures.
A éviter, tous ceux qui ne "passent" pas!


3 -  La vraie crise de migraine :
            Reconnaissable à certains caractères bien précis. Tout d'abord les crises commencent avant l'âge de 30 ans et d'autres membres de la famille en souffrent.
                Le scénario est toujours le même : après une sensation de malaise, une douleur au niveau de la tempe avec des pulsations fortes installées d'un côté seulement de la tête.
                Bruit et lumière sont difficilement supportables et les migraines évoluent par crises, dont l'intensité et la périodicité varient.

• Inutile d'être héroïque ! Plus on laisse la douleur s'installer plus il sera difficile d'obtenir un soulagement. Le traitement classique fait appel aux antimigraineux à base d'ergotamine et de caféïne. Les anti-inflammatoires peuvent aussi être efficaces. Sinon, il faut recourir à des anti-douleurs puissants contenant de la codéine, de la noramidopyrine ou du dextropropoxyphène.


• Attention ! ces médicaments peuvent entraîner des effets secondaires potentiellement graves (dépendance, toxicité sanguine ou hépatique). Il vaut mieux se faire conseiller par le médecin traitant.

4 -  La migraine visuelle :
          La première crise est très spectaculaire et inquiète car alors que la personne vaque à ses occupations, elle s'aperçoit qu'elle ne voit plus correctement d'un côté. Au centre de son champ visuel surgit un point lumineux qui grandit, accompagné d'un scintillement. Le phénomène peut parfois impliquer l'arrêt des activités surtout lorsqu'on conduit. La crise peut durer pendant 20 à 40 minutes. Apparaît alors le mal de tête, généralement du côté opposé. D'autres troubles neurologiques (fourmillements, engourdissement, difficulté de langage), peuvent précéder la douleur.

• Malgré l'effet spectaculaire de la crire, ne pas s'inquiéter car ces manifestations ne sont que transitoires. Aucun traitement ne peut supprimer les troubles visuels.


• L'anti-douleur ne sera pris qu'au moment de l'apparition de la douleur.

5 -  La migraine des règles :
        L'influence des hormones sur la migraine est variable. Les crises apparaissent souvent au moment des règles s'expliquant par la chute des oestrogènes qui précède les saignements.

• Pour celles qui ne portent pas de stérilet, elles peuvent prendre un anti-inflammatoire.


• Si ces migraines n'interviennent qu'au moment des règles, un traitement préventif peut être proposé. Si les cycles sont réguliers et sans prise de pilule, le médecin peut prescrire des oestrogènes (en patch ou en gel) pendant deux jours avant la date présumée des règles et quatre jours après. Il s'agit d'un traitement délivré sur ordonnance. Si la migraine survient plus tôt ou plus tard que d'habitude, il faut consulter à nouveau sons médecin afin de modifier le moment de la première prise hormonale.


• Celles sous pilule, pourront être conseillées par le médecin de la prendre, de temps en temps, sans interruption pendant trois mois.

6 -  Les crises à répétition :
        Lors de fréquentes crises, longues et handicapantes (plus de deux ou trois par mois), il faut absolument essayer un traitement de fond. C'est la seule façon d'espacer les crises. De nombreux produits très efficaces peuvent être proposés.