Les folies des gens normaux

• Les T.O.C. se manifestent par des idées involontaires et gênantes qui entraînent un état de mal-être psychologique et qui poussent la personne qui en souffre à pratiquer des rituels pour se rassurer : rituels de lavage, de vérifications interminables, de rangements, etc.

•     Certains peuvent en arriver à vérifier mille fois qu'ils ont bien fermé la porte, coupé le gaz ou éteint la lumière.


•     D'autres consacrent la majeure partie de leur journée à se laver les mains (parfois jusqu'au sang), à nettoyer tout ce qui est susceptible d'entrer en contact avec des microbes et n'ouvrent leur courrier qu'avec des gants.


•     D'autres enfin comptent et recomptent sans cesse les marches des escaliers, les numéros de portes, multipliant et additionnant les chiffres dans la crainte du nombre qui en résultera. Des actes répétitifs, parfois spectaculaires, qui bouleversent la vie familiale et professionnelle.

• Fort heureusement, rassure-toi, la plupart des petites manies, habitudes ou idées fixes banales ne sont pas des troubles obsessionnels compulsifs !

•     Mais si une personne consacre quatre heures par jour à vérifier que ses bibelots sont à leur place et dans un ordre particulier, ou accumule chez elle tous les papiers trouvés dans la rue, qu'elle ne peut s'en empêcher et que ce comportement s'accompagne d'une terrible angoisse, il s'agit là d'un T.O.C..

Quand et comment survient-il ?

• Pendant longtemps, les psychanalistes ont pensé que ces troubles se greffaient sur des personnalités dites obsessionnelles. Mais de nombreuses études ont prouvé que ce n'est pas toujours le cas, loin de là.

• Cette pathologie débute parfois brutalement, suite à un choc, un traumatisme ou une dépression, chez quelqu'un dont la personnalité ne pouvait en aucun cas prévoir.

• Il semblerait - mais on n'en est pas encore certain - qu'il y ait un terrain génétique. Des études effectuées auprès de jumeaux laissent apparaître que lorsqu'un jumeau souffre de T.O.C., son frère court 8,7 risque sur 10 d'en souffrir aussi, tandis que lorsqu'un faux jumeau en est atteint, son frère ne présente que 4,7 risques sur 10 de devenir un obsessionnel compulsif.
  


• D'autres études ont montré une plus forte prévalence de troubles psychiatriques chez les parents de malades obsessionnels.

Selon le Docteur Frank Lamagnère, auteur de "Manies, peurs et idées fixes, les comprendre, les traiter" (éditions Retz), le fait d'avoir reçu une éducation extrêmement rigide ou une éducation religieuse très marquée, faisant naître le sentiment de culpabilité, la notion du bien et du mal, la peur de mal faire, pourraient aussi favoriser l'apparition de ces troubles.

• A savoir : 1/3 des personnes atteintes de T.O.C. présentent également des tics, qui se manifestent par d'incontrolables clignements des yeux, des secouements de tête ou encore des gestes brusques.

Existe-t-il un traitement ?

• Cette maladie a longtemps été considérée comme incurable et il fut un temps où les malades souhaitaient même être lobotomisés pour s'en sortir. Ce n'est heureusement plus le cas aujourd'hui.

              Un autre traitement a prouvé son efficacité lorsqu'il est exercé par des thérapeutes confirmés : il s'agit d'une technique destinée à amener le malade à faire ce qu'il redoute, de manière progressive et toujours avec son accord - car il ne s'agit pas d'imposer mais d'instaurer une relation de confiance pour calmer son anxiété et éliminer ses rituels. C'est ce qu'on appelle la thérapie comportementale et cognitive qui, en fait, consiste à soigner le trouble sans s'intéresser au pourquoi inconscient qui en est la cause. Les deux approches sont parfois complémentaires, tout dépend du degré d'intensité des troubles.

      Il faut donc que les personnes victimes de T.O.C., parfois invalidants, ne se sentent pas isolées et n'éprouvent aucune crainte à en parler avec un médecin. Car, et beaucoup de gens ne le savent pas, plus on s'adonne aux rituels et plus on aggrave sa maladie, qui peut mener tout droit à la dépression.


Que faire si un proche souffre de T.O.C. ?

• Si les personnes atteintes de T.O.C. connaissent une réelle détresse, leurs proches subissent également un véritable calvaire.

• Désemparés par le comportement du malade, ils le rejettent parfois lorsqu'ils ne se rendent pas complices en acceptant eux aussi d'accomplir des rituels.
  


• Il faut d'abord voir le T.O.C. comme une maladie et apprendre à reconnaître les indices comme les rituels qui sont autant de signes d'alerte. Par ailleurs, il faut éviter d'effectuer ces rituels à la place du malade quand celui-ci le demande. Il est important de fixer des limites, avec fermeté mais sans agressivité, sans hésiter à utiliser un brin d'humour. Enfin, il faut tenter de créer un environnement de soutien et convaincre le malade de consulter un spécialiste.

  Quand nos petites manies se transforment en obsession !

        Longtemps sous estimés voire ignorés, les troubles obsessionnels compulsifs (T.O.C.), qui s'accompagnent parfois de rituels spectaculaires, toucheraient entre 2 et 3% de la population.
        Mais où s'arrête la petite manie et où commence l'obsession ? Existe-t-il un traitement efficace ?

Les T.O.C. n'épargnent pas les célébrités :

• Tout le monde sait que Michael Jackson craint les microbes. Ainsi, il se lave les mains maintes fois par jour, se douche fréquemment et ne sort qu'affublé d'un masque antiseptique.

Louis Pasteur était également terrifié par la contamination. Il faut dire que le savant côtoyait de près virus et microbes. Il ne pouvait supporter de serrer une main sans immédiatement se précipiter au lavabo pour purifier les siennes à l'aide d'un savon... qu'il lavait soigneusement après.

• Quant à Emile Zola, il ne sortait de chez lui que du pied gauche, comptait les marches des escaliers, le nombre de becs de gaz, les numéros de fiacres qu'il multipliait pour vérifier qu'il n'en tirait aucun total maléfique.

• Enfin, l'écrivain Didier Van Cauwelaert (prix Goncourt 1994 avec "Un aller simple") utilise des feuilles blanches de 60 grammes pour son premier jet, de 80 grammes pour la deuxième version et de 90 grammes pour les finitions, le tout à l'aide de stylos plumes de différentes marques, chaque personnage ayant la sienne. Mais est-ce vraiment un T.O.C. ou une simple manie qui, en tout cas, n'altère en rien son talent ?